LEXIQUE #5 : le design avec la Réponse D

104factory l’incubateur des industries culturelles et créatives du CENTQUATRE-PARIS interroge chaque mois les startups autour d’un concept culturel.

Le design est une méthodologie de résolution de problèmes qui permet de piloter l’innovation, développer la réussite des entreprises, menant à améliorer notre qualité de vie.
Grâce à sa capacité d’envisager de futurs biens et services, le design semble ainsi avoir le potentiel de faire évoluer les modèles de production et de consommation. Quel rôle peut-il jouer dans la transition écologique et comment peut-il l’accompagner ?

Pour cela nous avons interrogé Candice Dupré, fondatrice de la Réponse D.,  studio de création de décors sur-mesure en réemploi, qui défend un design engagé, désirable et inventif. La Réponse D. c’est aussi un écosystème de partenaires innovants et engagés et une solution digitale pour faciliter le design de décors plus singuliers et vertueux.

Quelle est pour toi la définition du design?

L’instinct de l’être humain est d’agir sur son environnement, de modeler, de rendre plus pratique et de transmettre des émotions. Lorsque l’on parle de design on touche à l’art, à la sculpture, au dessin, à l’artisanat, à la recherche, c’est véritablement une croisée des chemins de la création. On croit souvent que le désign se résume uniquement à l’aspect esthétique d’un objet mais c’est une méthode qui se base avant tout sur le dialogue et l’échange pour servir une fonctionnalité. Il existe une multitude de design d’objets, de textiles, d’intérieurs, de scénographie. L’objectif est de conceptualiser pour créer des nouveaux usages, d’innover dans différents secteurs en travaillant la force de l’esthétisme.

Quelle est la culture design ?

La culture design est un ensemble de références partagées entre les équipes construites pour faire vivre la vision, l’imaginaire, la démarche et les activités du design. Cette culture est particulièrement liée à la recherche et à l’innovation et il est important de constamment s’y intéresser pour découvrir de nouveaux matériaux notamment ceux faits à partir de déchets. En imaginant ces nouvelles solutions, les désigner participent à combattre les clichés autour de l’éco-design.

« L’art se suffit à lui-même et le design sert une utilité ou un usage »

Constance Guisset

Les objets de l’artiste explorent l’incarnation du mouvement par la légèreté et la surprise et défendent une exigence de confort et d’accueil des corps et de leurs gestes. Son travail est marqué par une recherche d’équilibre entre ergonomie, délicatesse et imaginaire.

Ronan et Erwan Bouroullec

Ces designers, dont les dessins et le travail de la couleur me fascinent ! Ce sont de grands designers qui ont  couvert de nombreux domaines allant de la conception de petits objets tels que des bijoux à l’organisation et à l’architecture spatiales, de l’artisanat à l’échelle industrielle, des dessins aux vidéos et photographies.

Bold Studio

C’est une agence reconnue pour ses nombreux projets autour des techniques d’impression 3D avec tous types de matériaux, à l’échelle de l’objet, du mobilier ou de la micro-architecture. Ils poursuivent des recherches autour du low tech, et travaillent avec Hors Studio à un projet étonnant à partir de biomatériaux.

Comment Candice perçoit le design ?

Avant d’être entrepreneure indépendante, Candice a toujours abordé le design de différentes façons par sa formation généraliste en arts appliqués et sa spécialisation dans le design textile, source de fascination et d’inspiration dans ses projets. Ce qui l’intéresse c’est l’impact que l’environnement visuel peut avoir sur nous dans la création d’expérience sensible. Il n’est pas toujours évident de se rendre compte que le design influe sur nos souvenirs et notre manière de percevoir le monde en fonction de ce que l’on a croisé, vu et partagé. La matière imprègne la personnalité du designer. C’est un observateur qui se nourrit de ce qui l’entoure et lorsqu’il se saisit de la question écologique dans son travail et qu’il utilise par exemple des matériaux issus du réemploi ou éco-conçu, on parle de design soutenable. Un designer c’est un concepteur, un dessinateur, une personne qui travaille aussi le style  puisqu’il analyse les codes et les différents aspects d’un concept créatif pour proposer la solution la plus juste et agir sur notre environnement.

© La Réponse D. x Google

Quelle est la différence entre l’art et le design ?

Si l’on souhaite vulgariser la différence entre le design et l’art, c’est que l’art se suffit à lui-même et le design sert une utilité ou un usage. Le design est par essence l’art appliqué à quelque chose. Il répond à une demande tout en cherchant à solutionner des problèmes donnés, tels qu’une meilleure praticité de l’objet, une nouvelle utilisation des matériaux…etc. De toutes les contraintes existantes, la contrainte écologique est d’éviter le gâchis et d’exploiter les ressources à disposition  pour créer et faire évoluer les usages. Cette méthodologie est celle du design inversé : anoblir les matières brutes, les conscientiser et inscrire les projets dans une économie circulaire. Le designer n’est pas uniquement là pour répondre à un usage mais de le faire évoluer en considérant les freins liés aux déchets et au manque de ressources.

© La Réponse D. x Plateau Urbain

Quels sont les acteurs aujourd’hui du design ?

Le design est un processus d’intelligence collective et créative. Les acteurs du design jouent un rôle de facilitateur, ils peuvent être fabricants d’objets, scénographes, artisans, artistes et même scientifiques, ils vont travailler ensemble pour concevoir un projet qui répond à un besoin. Les fab labs sont nés de cet univers là, un réseau mondial de laboratoires locaux, qui rendent possible l’invention en donnant aux individus accès à des outils de fabrication numérique. Il est possible d’utiliser le fab lab pour fabriquer à peu près n’importe quoi, l’important est d’apprendre à le fabriquer soi-même en partageant l’usage du lab avec d’autres usagers et utilisateurs. Les designers, d’une certaine façon, ont un rôle à peu près similaire : s’interroger, faire connaître les solutions et les appliquer en racontant une histoire pour sensibiliser et conscientiser. Il est nécessaire actuellement d’intégrer le principe d’anticipation dans la conception de projets, penser les solutions en amont et apporter une solution qui a de la valeur. Le slow design répond à cette logique de créer justement pour rendre les choses plus durables, responsables et désirables.

Découvrir la Réponse D.

« J’ai toujours eu à coeur de travailler en cohérence avec mes valeurs écologiques et sociales, qu’il s’agisse de concept de communication, de design ou de stylisme. Il est possible de créer de la beauté avec bon sens, de concilier désirabilité et engagement. On dit que la créativité nait de la contrainte… Étudiante fauchée, je dégotais de quoi produire chez Emmaüs, aujourd’hui je trouve exaltant que la contrainte soit de changer le monde… »


en savoir +


Instagram


Linkedin